L’Islam au Japon

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L’Islam au Japon, l’Islam du Japon.

Auteurs : Tanada Hirofumi, Akahori Masayuri

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Le Japon ne pense pas l’islam. Il ne le pense pas comme problème, ni comme solution, ni même comme question. L’islam, dans l’imaginaire japonais contemporain, existe peu, ou existe ailleurs. Il est une affaire étrangère, extérieure, importée. Il relève de la marge, du provisoire, de l’indéfinissable. On sait qu’il y a des musulmans dans le pays, parfois voisins, parfois livreurs, parfois enseignants ou étudiants. On sait qu’ils prient, qu’ils mangent différemment, qu’ils ont des jours de fête. Mais ils ne sont jamais au centre du récit national. Ils n’apparaissent pas dans les manuels scolaires, ils ne figurent pas dans les catégories juridiques, ils n’entrent que rarement dans les romans, les films, les discours publics. Et pourtant, ils sont là. Plus nombreux qu’on le pense. Plus divers qu’on ne l’imagine. Plus enracinés qu’on ne veut l’admettre. L’islam au Japon est une présence discrète, mais croissante. Selon les estimations les plus récentes, entre 230.000 et 250.000musulmans vivent aujourd’hui sur le territoire japonais, répartis entre grandes métropoles, zones industrielles et quelques poches rurales. Ils sont indonésiens, pakistanais, bangladais, ouzbeks, iraniens, turcs, africains, convertis japonais, enfants de couples mixtes. Ils viennent pour étudier, pour travailler, pour fuir, pour rester. Ils construisent des mosquées dans des hangars, enseignent le Coran à leurs enfants dans des cuisines collectives, organisent des iftars ouverts aux voisins japonais, inventent une vie religieuse sans minaret ni reconnaissance d’État. L’islam japonais n’est ni spectaculaire ni militant. Il est quotidien, souterrain, bricolé, mais il existe. Pourquoi alors s’y intéresser? Pourquoi écrire un livre entier sur une réalité aussi marginale, numériquement fragile, juridiquement floue? La réponse est double. D’abord, parce que la question de l’islam dit beaucoup plus qu’elle ne semble dire. Elle ne parle pas seulement de religion, mais de frontière. Elle interroge ce que le Japon accepte d’accueillir, ou de rejeter. Elle met à l’épreuve les limites de la tolérance japonaise, souvent confondue avec l’indifférence. Elle révèle les tensions entre neutralité religieuse et homogénéité culturelle, entre ordre public et pluralisme latent.

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